Platine, septembre 2000

Steeve De Paz

Le 23 septembre débute Ali baba avec Sébastien Lorca et Sonia Lacen, mais aussi Steeve De Paz, le trio interprète " A quoi bon " second extrait de ce conte entre orient et occident.

• D’où es-tu originaire ?
• Je suis né à Paris d’une mère algérienne et d’un père tunisien. Mon grand-père Kakino de Paz, était sitariste oriental. Il a même joué avec Enrico Macias et Brigitte Fontaine. Comme mon grand-père était une référence notamment pour mon père, j’ai voulu être artiste pour exister à ses yeux. J’ai d’abord suivi l’école du cirque d’Annie Fratellini pour être clown. Ensuite à 12 ans, j’ai pris des cours de théâtre à l’Américain Center. Un an après, j’étais au petit Conservatoire de Mireille. J’y suis resté huit ans.
• Quels étaient tes rapports avec Mireille.
• Passionnels ! C’était un peu ma troisième grand-mère, même si elle m’a toujours vouvoyé par respect. Elle me disait toujours de travailler à l’école, car, pour chanter, il fallait que je comprennent mes textes. Je lui renvoyais toutes mes peurs. J’allais jusqu’à chialer aux toilettes, parce qu’elle ne m’avait rien dit après un passage sur scène. J’en arrivais parfois à la détester tellement je l’aimais !
• Tu pars ensuite un an à Londres prendre des cours de théâtre au Pineapple….
• Sur les conseils de Mireille ! J’y ai appris l’anglais et j’ai écrit ma première chanson en lui rédigeant une lettre !
• Tu fais tes débuts sur scène dans la comédie musicale " Suivez c’qu’on fait " au théâtre Renard à Paris…
• Toujours avec Mireille et pleins d’élèves du Petit Conservatoire. C’était directement inspiré du " Mois de vacances " que Mireille avait écrit avec Jean Nohain. C’était la première fois que je chantais, jouais et dansais à la fois.
• Tu rentres ensuite au cours Florent…
• Pas longtemps, car il y avait une atmosphère particulière : les gens avaient à peine payé qu’ils se prenaient déjà pour des acteurs. Ma fierté c’est que même si je n’y suis resté que trois mois, je suis rentré directement en deuxième année !
• En 1994, tu passes par les studios d’Alice Dona (Spectacle de JMF_ Casino de Paris)…
• J’y ai rencontré Claude Lemesle et j’ai travaillé dans son atelier, les Stylomaniaques. On se produisait sur scène au Cancan de la Butte- Montmartre.
• Finalement tu n’as jamais cessé de travailler…
• Surtout que je me suis aussi retrouvé à bosser aux Galeries Lafayettes. Pour manger !
• Tu as même été danseurs pour Macha Béranger, aux côtés de Veronica Antico, la nouvelle Fleurs-de-Lys dans Notre-Dame de Paris ?
• Macha avait sorti un single, Safe Sex, et on faisait les télés avec elle ! J’ai fait aussi des émissions seul chez Sevran, mais j’aimerais pas qu’on les ressorte ! (rire)
• En 1996, tu t’es retrouvé dans le même spectacle que Pédro Alves qui joue dans les dix commandements ?
• On a joué une comédie musicale, Vacance 2001, sur l’ancien podium Europe 1 à travers les plages de France : c’était génial !
• Comment définis-tu tes complices d’A quoi bon ? Sonia et Sebastien ?
• Comme ils m’ont traité de " Louis de Funès des années 2000 ", je dirais qu’ils sont les Stones et Charden du nouveau Millénaire " ! (rire) A part ça, Sonia a une volonté hors du commun et Seb une très belle fragilité.
• Comment s’est passé la rencontre avec les créateurs d’Ali Baba ?
• Tout a commencé grâce à Jean-Claude, le fils d’Enrico Macias, qui est l’arrangeur d’Ali Baba. Comme mes parents étaient amis avec Enrico, avec qui on partait en vacances quand j’étais petit, suite à un rêve, j’ai appelé Jean-Claude régulièrement. Un jour, il m’a présenté Fabrice Aboulker qui recrutait pour une comédie musicale. C’était Ali Baba. J’ai chanté dans sa cuisine qui résonnait et ça l’a fait !
• Comment expliques-tu qu’après " Tu me manques depuis longtemps " et " A quoi bon " l’album n’est pas encore décollé ?
• L’album vient de ressortir avec la nouvelle version d’A quoi bon et de nouvelles chansons (Honte de toi, Je suis fait pour Broadway). Cette comédie prendra toute sa dimension sur scène… Surtout que Joël Lauwers, le metteur en scène, est exceptionnel !
• Le clip d’A quoi bon ? a été réalisé par François Cornuau d’Arsenic. Quels souvenirs en gardes-tu ?
• C’est quelqu0un de très doux, qui sait ce qu’il veut, mais laisse une part d’improvisation…
• Comment cela se passe-t-il avec les autres comédies de la saison ?
• Très bien. Avec celle de Roméo et Juliette, on a même enregistré un Ave Maria pour l’album Noël d’Ensemble.
• Tes projets ?
• J’écris mon album personnel avec Fabrice Aboulker.
• Sonia a chanté avec Johnny, Sébastien avec Lara Fabian… Quel est ton rêve ?
• Maurane… Jonasz, Nougaro, Vanessa, Charlotte Gainsbourg…

Thierry Cadet